Les petites routes

 

Les petites routes

Sont comme les clébards

Perdus

Elles galopent

Le cul de travers

En relevant la queue

 

Les petites routes

Sont des cordes pleines de noeuds

Que vous pédalez

En portant les oeufs

De la grand-mère

 

Les petites routes

Grimpent

Comme des bretelles

Sur des ventres épanouis

Et plongent en lacet de godillot

Dans les vallées cristallines

 

Les petites routes

S'enrhument

Aux noirceurs d'automne

Elles mouillent les culs*

Posés sur des vélos calamiteux

Où gouttent

Des tarins emmaillotés

 

Les petites routes

Sont de grosses pelotes

De ficelle

Qui ligotent la terre

Pour l'empêcher

De tomber

 

Marée

 

Les marées

Amarrées

Lèchent la dune

Les seiches

Sèches

Blanchissent au goudron

Gluant

Les vagues 

Vagues

Liment le sable

Comme un coït

Absent

 

Le Grand Nord

 

Le grand nord

S'est invité

A ma porte

J'entends le Lapon

Qui frappe

Et son renne

Qui piaffe

Dans la cour

Où souffle

Le blizzard

 

   Millet

La gerbe crépite

Au sol moissonné

Comme un champ de bataille

La blondeur du néant

Croustille

A la brise marine

Il y a du Millet

Dans l'air

Sans angélus

Sans prières